Retrouvez l'auteur de ces vers célèbres
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine.
Guillaume Apollinaire
Titre : Le Pont Mirabeau
Recueil : Alcool (1913)
Frôlée par les ombres des morts
Sur l'herbe où le jour s'exténue
L'arlequine s'est mise nue
Et dans l'étang mire son corps
Guillaume Apollinaire
Titre : Crépuscule
Recueil : Alcool (1913)
Baiser d'amour qui règne et sonne
Au cœur battant à se briser,
Qu'il se refuse ou qu'il se donne,
Je veux mourir de ce baiser.
Germain Nouveau
Titre : Le Baiser (II)
Recueil : Valentines (1885)
Le présent se fait vide et triste,
Ô mon amie, autour de nous ;
Combien peu de passé subsiste !
Et ceux qui restent changent tous.
René-François Sully Prudhomme
Titre : Ce qui dure
Recueil : Les vaines tendresses (1875)
Je vais où le vent me mène.
Sans me plaindre ou m'effrayer,
Je vais où va toute chose,
Où va la feuille de rose
Et la feuille de laurier.
Antoine-Vincent Arnault
Titre : La feuille
Recueil : Fables, Livre V (1812)
Dansez, fillettes du village,
Chantez vos doux refrains d'amour :
Trop vite, hélas ! un ciel d'orage
Vient obscurcir le plus beau jour.
Sophie d'Arbouville
Titre : La grand-mère
Recueil : Poésies et nouvelles (1840)
J'ai dit à mon cœur, à mon faible cœur :
N'est-ce point assez de tant de tristesse ?
Et ne vois-tu pas que changer sans cesse,
C'est à chaque pas trouver la douleur ?
Alfred de Musset
Titre : J'ai dit à mon coeur
Recueil : Premières poésies (1829)
Une querelle. Pourquoi ?
Mon Dieu, parce qu'on s'adore.
À peine s'est-on dit Toi
Que Vous se hâte d'éclore.
Victor Hugo
Titre : Rosa fâchée
Recueil : Les chansons des rues et des bois (1865).
Il faut que le poète, épris d'ombre et d'azur,
Esprit doux et splendide, au rayonnement pur,
Qui marche devant tous, éclairant ceux qui doutent,
Chanteur mystérieux qu'en tressaillant écoutent
Les femmes, les songeurs, les sages, les amants,
Devienne formidable à de certains moments.
Victor Hugo
Titre : Il faut que le poète
Recueil : Les contemplations (1856)
Lorsque l'enfant paraît, le cercle de famille
Applaudit à grands cris.
Son doux regard qui brille
Fait briller tous les yeux,
Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être,
Se dérident soudain à voir l'enfant paraître,
Innocent et joyeux.
Victor Hugo
Titre : Lorsque l'enfait paraît
Recueil : Les feuilles d'automne (1831)
Rien n'est jamais acquis à l'homme
Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur
Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il n'y a pas d'amour heureux
Louis Aragon
Titre : Il n'y a pas d'amour heureux
Recueil : La Diane française (1944)
Que ce soit dimanche ou lundi
Soir ou matin minuit midi
Dans l'enfer ou le paradis
Les amours aux amours ressemblent
C'était hier que je t'ai dit
Nous dormirons ensemble
Louis Aragon
Titre : Nous dormirons ensemble
Recueil : Le Fou d'Elsa (1963).
Tes yeux sont si profonds qu'en me
penchant pour boire
J'ai vu tous les soleils y venir se mirer
S'y jeter à mourir tous les désespérés
Tes yeux sont si profonds que j'y perds la
mémoire
Louis Aragon
Titre : Les yeux d'Elsa
Recueil : Les Yeux d'Elsa (1942)
Vous avez un regard singulier et charmant,
Comme la lune au fond du lac qui la reflète,
Votre prunelle, où brille une humide paillette,
Au coin de vos doux yeux roule languissamment ;
Théophile Gautier
Titre : À deux beaux yeux
Recueil : La comédie de la mort (1838)
Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
Assise auprès du feu, devisant et filant,
Direz chantant mes vers, en vous émerveillant :
Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle.
Pierre de Ronsard
Titre : Quand vous serez bien vieille
Recueil : Sonnets pour Hélène (1578)
Bonjour mon coeur, bonjour ma douce vie.
Bonjour mon oeil, bonjour ma chère amie,
Hé ! bonjour ma toute belle,
Ma mignardise, bonjour,
Mes délices, mon amour,
Mon doux printemps, ma douce fleur nouvelle,
Mon doux plaisir, ma douce colombelle,
Mon passereau, ma gente tourterelle,
Bonjour, ma douce rebelle.
Pierre de Ronsard
Titre : Bonjour mon coeur
Recueil : Le second livre des Amours (1556)
C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Arthur Rimbaud
Titre : Le dormeur du val
Recueil: Poésies (1870-1871)
Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames,
Enlever leur sillage aux porteurs de cotons,
Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des flammes,
Ni nager sous les yeux horribles des pontons.
Arthur Rimbaud
Titre : Le bateau ivre
Recueil : Poésies (1870-1871)
Tout l'Univers obéit à l'Amour,
Belle Psyché, soumettez-lui votre âme.
Les autres dieux à ce dieu font la cour,
Et leur pouvoir est moins doux que sa flamme.
Des jeunes coeurs c'est le suprême bien
Aimez, aimez, tout le reste n'est rien.
Jean de La Fontaine
Titre : Éloge de l'amour
Recueil : Les Amours de Psyché (1669)
Rien ne sert de courir, il faut partir à point.
Le Lièvre et la Tortue en sont un témoignage.
Gageons, dit celle-ci, que vous n'atteindrez point
Sitôt que moi ce but. - Sitôt ? Etes-vous sage ?
Repartit l'animal léger.
Jean de La Fontaine
Titre : Le lièvre et la tortue
Recueil : Les fables du livre VI (1678)
À mon avis, l'hymen et ses liens
Sont les plus grands ou des maux ou des biens.
Point de milieu ; l'état du mariage
Est des humains le plus cher avantage,
Quand le rapport des esprits et des cœurs,
Des sentiments, des goûts, et des humeurs,
Serre ces nœuds tissus par la nature,
Que l'amour forme et que l'honneur épure.
Voltaire
Titre : L'enfant prodigue (II)
Recueil : L'enfant prodigue (1736)
Toi qui, comme un coup de couteau,
Dans mon coeur plaintif es entrée,
Toi qui, forte comme un troupeau
De démons, vins, folle et parée,
Charles Baudelaire
Titre : Le vampire
Recueil: Les Fleurs du mal
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage
Ou comme celui-là qui conquit la Toison,
Et puis est retourné plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge!
Joachim du Bellay
Titre : Les regrets
Recueil :
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;
Charles Baudelaire
Titre : Spleen
Recueil : Les Fleurs du mal
Je veux dédier ce poème
A toutes les femmes qu'on aime
Pendant quelques instants secrets
A celles qu'on connaît à peine
Qu'un destin différent entraîne
Et qu'on ne retrouve jamais
Antoine Pol
Titre : Les Passantes
Dans les rues de la ville, il y a mon amour.
Peu importe où il va dans le temps divisé.
Il n'est plus mon amour : chacun peut lui parler.
Il ne se souvient plus qui, au juste, l'aima.
René Char
Titre : Allégeance
Âgé de cent-mille ans, j'aurais encore la force
De t'attendre, o demain pressenti par l'espoir.
Le temps, vieillard souffrant de multiples entorses,
Peut gémir: neuf est le matin, neuf est le soir.
Robert Desnos
Titre : Demain
Recueil : Etat de veille (1942)
Elle est debout sur mes paupières
Et ses cheveux sont dans les miens,
Elle a la forme de mes mains,
Elle a la couleur de mes yeux,
Elle s'engloutit dans mon ombre
Comme une pierre sur le ciel.
Paul Éluard
Titre : L'amoureuse
Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l'adieu suprême des mouchoirs !
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages
Sont-ils de ceux qu'un vent penche sur les naufrages
Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots ...
Mais, Ô mon coeur, entends le chant des matelots !
Stéphane Mallarmé
Titre : Brise marine
Et la mer et l'amour ont la mer pour partage
Et la mer est amère, et l'amour est amer.
L'on s'abîme en la mer aussi bien qu'en l'amour,
Car l'amour et la mer ne sont point sans orage.
Celui qui craint les eaux, qu'il demeure au rivage.
Pierre de Marbeuf
Titre : La mer et l'amour
Elle a passé, la jeune fille
Vive et preste comme un oiseau :
A la main une fleur qui brille,
A la bouche un refrain nouveau.
Gérard de Nerval
Titre : Une allée du Luxembourg
Recueil : Odelettes
Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux formes ont tout à l'heure passé.
Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,
Et l'on entend à peine leurs paroles.
Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux spectres ont évoqué le passé.
Paul Verlaine
Titre : Colloque sentimental
Votre âme est un paysage choisi
Que vont charmant masques et bergamasques
Jouant du luth et dansant et quasi
Tristes sous leurs déguisements fantasques.
Paul Verlaine
Titre : Clair de Lune
Anne qui se mélange au drap pale et délaisse
Des cheveux endormis sur ses yeux mal ouverts
Mire ses bras lointains tournés avec mollesse
Sur la peau sans couleur du ventre découvert.
Paul Valéry
Titre : Anne
Je fais parfois le rêve étrange et pénétrant
d'une rue en étain blanchâtre et maternelle
l'un et l'autre trottoir palpite comme une aile
tandis que sa chaussée a tout son poids d'étant
Raymond Queneau
Titre : Rue Paul Verlaine
Recueil : Courir les rues (1967)
Tout se mêle en un vif éclat de gaieté verte
O le beau soir de mai ! Tous les oiseaux en choeur,
Ainsi que les espoirs naguère à mon coeur,
Modulent leur prélude à ma croisée ouverte.
Emile Nelligan
Titre : La romance du vin
J'aime le son du cor, le soir au fond des bois,
Soit qu'il chante les pleurs de la biche aux abois,
Ou l'adieu du chasseur que l'écho faible accueille
Et que le vent du nord porte de feuille en feuille.
Alfred de Vigny
Titre : Le cor
Recueil : Poèmes antiques et modernes
C'est l'été. Le soleil darde
Ses rayons intarissables
Sur l'étranger qui s'attarde
Au milieu des vastes sables.
Charles Cros
Titre : L'été
Recueil : Le coffret de Santal
Vagues charmeuses ô peut-être votre essaim
Mouille le ramage des vieux oiseaux moqueurs
Es se moquent de nous qui perdîmes un coeur
Coeur d'or que l'océan veut garder en son sein
Raymond Radiguet
Titre : Amélie
Recueil : Devoirs de vacances
Les Méchants m'ont vanté leurs mensonges frivoles :
Mais je n'aime que les paroles
De l'éternelle Vérité.
Plein du feu divin qui m'inspire,
Je consacre aujourd'hui ma Lyre
A la céleste Charité.
Jean Racine
Titre : À la louange de la Charité
Recueil : Cantiques spirituels